Les lombrics constituent la moitié de la biomasse animale terrestre et déplacent plus de terre en une année que tous les outils agricoles réunis sur une parcelle !
Ces ouvriers infatigables sont cruciaux pour l’équilibre du substrat, et il est dans l’intérêt de chaque jardinier de les préserver. Il est crucial de bien connaître les lombrics et notamment les différentes familles que l’on peut rencontrer :
Les épigés : ces vers de couleur rouge vivent dans la litière de surface et parfois dans les excréments des herbivores ou dans le bois en décomposition. Ils sont notamment utilisés pour le lombricompostage. Les anéciques : ces lombrics résident dans les couches supérieures du substrat et se nourrissent la nuit de substance organique morte à la surface. Leurs tunnels verticaux assurent un brassage continu des différentes strates, car ils évacuent leurs excréments à la surface de la terre sous forme de tortillons, également appelés turricules. Les endogés : vivant en profondeur, ils se nourrissent de racines mortes et de matière organique. Ils sont généralement de petite taille et dépourvus de pigmentation.
LE RÔLE DES LOMBRICS DANS LE SUBSTRAT
La ventilation du substrat Les lombrics remuent les particules fines, ce qui contribue à alléger la terre. Leurs passages augmentent la porosité du substrat, permettant ainsi une meilleure absorption des pluies et évitant l’érosion par lessivage. Les passages verticaux facilitent la circulation de l’air et de l’eau, favorisant un enracinement profond des plantes.
Une bonne oxygénation de la terre permet d’éviter la stagnation de l’eau, qui conduit à des maladies racinaires, favorise le développement d’une micro-faune bénéfique (notamment microbienne), et accélère la minéralisation des éléments chimiques.
Amélioration des qualités nutritives du substrat Les lombrics enfouissent des substances organiques en profondeur et remontent les nutriments lessivés à proximité des racines. Leur assimilation enrichit le substrat sous l’action des sucs digestifs et des enzymes intestinaux : la terre rejetée est ainsi cinq fois plus riche en azote, sept fois plus en phosphates et onze fois plus en potasse ! Les lombrics permettent également de neutraliser le pH du sol.
COMMENT PRÉSERVER LES LOMBRICS DANS VOTRE JARDIN
Avant tout, comme règle générale du jardinage biologique, il faut éviter les traitements chimiques (engrais, insecticides, fongicides) qui sont nuisibles pour les lombrics.
Ensuite, appliquez des paillis sur vos cultures, fournissant ainsi de la nourriture aux lombrics.
Enfin, travaillez votre terre sans la retourner, en utilisant des outils à dents comme la fourche-bêche ou la grelinette, plutôt que la bêche. Si vous devez travailler en profondeur une surface, remuez d’abord toute la couche supérieure avec un outil à dents, puis laissez reposer deux ou trois jours pour faire fuir une bonne partie des lombrics. Lorsque vous travaillez ensuite votre terrain, récupérez les lombrics et placez-les dans un seau de terre meuble ; vous pourrez les relâcher une fois votre travail terminé.